Nos logements consomment donc moins d’énergie mais comment les chauffer au mieux ?

Nous chauffons pour compenser les pertes du bâtiment afin d’assurer une température idéale à l’intérieur.

Avant tout, il convient de comprendre comment un bâtiment perd de l’énergie.

Nous pouvons classer ces pertes en 4 grandes familles :

  • Les pertes par la toiture 30%
  • Les pertes par les parois (murs et planchers) 35%
  • Les pertes par ventilation 20%
  • Les pertes par les ouvertures (portes, fenêtres, etc.) 15%

Comme nous l’évoquions précédemment, le bâtit s’améliore continuellement et bien souvent ces améliorations concernent l’isolation de la toiture, des murs et le remplacement des menuiseries extérieures. Ce sont donc des causes de déperditions importantes qui sont réduites.

Dans ce contexte, le système de chauffage existant devient vite inadapté, surdimensionné, ce qui procure, outre un inconfort qui se traduit essentiellement par une sensation de surchauffe, une consommation non optimale de l’énergie entraînant un coût plus élevé.

Comment mieux se chauffer tout en faisant des économies ?

Pour répondre à cette question, nous nous baserons sur un exemple concret, celui d’une habitation rez-de-chaussée avec 1 étage de 160m² habitable PEB C.

Le rez-de-chaussée se compose d’un hall d’entrée, d’un WC, d’une buanderie et d’un espace de vie ouvert comprenant cuisine, salle à manger et salon. Le premier étage est quant à lui composé de 3 chambres et une salle de bains.

Nous envisagerons 3 façons différentes de chauffer cette habitation :

  1. Pompe à chaleur air/eau avec chauffage sol.
  2. Chaudière gaz condensation avec chauffage central radiateurs.
  3. Mix énergétique composé d’un appareil individuel (poêle ou cheminée) au pellet dans l’espace de vie principal, des pompes à chaleur air/air réversible (climatisation) dans les chambres et un chauffage électrique direct dans la salle de bains (type sèche-serviette).

Nous baserons notre étude sur une saison de chauffe moyenne de 8 mois, de septembre à avril.

De manière simplifiée, les besoins en chauffage de ce logement peuvent être estimés au sens de la Norme NBN EN 12831 à 10 kW/h.

  • Pompe à chaleur air/eau

Ce type d’installation fonctionne en général avec peu de variation. Le fonctionnement est le plus continu possible puisque la régulation adapte la puissance du générateur en continu.

Il y a très peu de variation de température au sein du bâtiment.

Sur une saison de chauffe, la puissance totale théorique qui aura été nécessaire est de 57600 kW/h.

Avantage de ce système : confort constant dans toute l’habitation tout le temps.

  • Chauffage central radiateurs avec chaudière gaz condensation

Dans ce type d’installation, le fonctionnement du générateur sera plus discontinu. La chaudière pourrait être complètement à l’arrêt durant la nuit, ce que nous considérerons ici. Nous faisons également l’hypothèse que les radiateurs ont été correctement dimensionnés notamment après une amélioration de la performance énergétique du bâtiment, dans le cas contraire le calcul serait plus pénalisant.

Lors d’un arrêt prolongé du générateur et toujours selon la norme NBN EN 12831, il faut tenir compte d’une surpuissance de relance. En effet, si le bâtiment n’est plus chauffé, la température à l’intérieur va diminuer. L’inertie du bâtiment influence cette diminution des températures, plus l’inertie est grande et plus la diminution est lente. Nous postulons, pour nos calculs, une chute de 3 degrés pour un bâtiment d’inertie moyenne, sur un temps de relance de 2 heures.

La puissance totale théorique pour chauffer le logement durant la saison serait de 30720 kW/h.

Avantage de ce système : confort maintenu durant les temps d’activité des occupants avec une consommation d’énergie réduite.

  • Mix énergétique

Pour cette solution, nous chaufferons l’espace de vie principal de 45m², constitué de la cuisine, du salon et de la salle à manger avec un appareil au pellet durant les plages de fonctionnement que nous aurons déterminées de manière suivante : de 6h à 8h le matin et de 17h à 22h le soir.

Notons que le raisonnement serait identique avec un appareil à bois.

La salle de bains sera chauffée par un radiateur électrique de 1500 Watts (type sèche-serviette) et fonctionnera pendant une heure le matin et deux heures le soir.

Les chambres seront chauffées la nuit avec des pompes à chaleur air/air (climatisation réversible). Nous ne tenons pas compte dans notre calcul de l’utilisation en mode climatisation des Pompes à chaleur en été.

Tout comme dans le cas précédent, nous tenons compte des surpuissances de relance pour récupérer la perte de degrés dans les différents espaces.

  1. Puissance totale théorique pour la saison de chauffe dans l’espace de vie ouvert : 6348k W/h
  2. Puissance totale théorique pour la saison de chauffe pour la Salle de bains : 1080k W/h
  3. Puissance totale théorique pour la saison de chauffe pour les chambres : 5760 kW/h

Soit un total de 13188kW/h.

Avantage de ce système : pour un confort identique, une utilisation plus juste et rationnelle de l’énergie « je consomme quand et où j’ai besoin ». Pas dépendant d’une seule source d’énergie. Plaisir et esthétisme incomparable de la vision d’une flamme.

Quel est le système le plus économique à l’usage ?

Sur base des différents prix moyens en juillet 2024 :

  • Gaz : 6c€/kW/h
  • Electricité : 14c€/kW/h
  • Pellet : 7c€/kW/h
  • Bois : 5c€/kW/h
Pompe à chaleur air/eau 2300€/an
Chauffage central gaz 1850€/an
Mix (chauffage pellet + autre énergie) 945€/an
Mix (chauffage bois + autre énergie) 820€/an

Évidemment, chaque cas est différent et d’autres facteurs peuvent influencer les résultats présentés ci-dessus, notamment le cas d’une production électrique (panneaux solaires), compteur électrique en compensation ou pas, accès au réseau de gaz de ville. Cependant, il est évident que le bâtit a évolué ces dernières années et que la façon de se chauffer aussi. Cette étude nous permet, à travers un cas concret représentatif d’une partie significative du type de bâtit wallon d’envisager une solution de chauffage plus économique et écologique.

Investir dans l’installation d’un poêle ou d’une cheminée est-ce rentable ?

En se basant sur les chiffres précédents et pour une installation classique (coût moyen d’installation d’un appareil à bois ou à pellet 6500€ HTVA).

En tenant compte également des frais de maintenance de l’installation (250€ HTVA/an). Nous pouvons calculer un rendement net de 11,5%.

Donc, outre les aspects esthétiques, de confort et écologique, l’installation d’un appareil à bois et/ou pellet est un investissement financier judicieux.